23 avril
Cette semaine au LALCA, nous avons invité l’équipe de recherche avec laquelle nous participons à une étude à propos des rêves et de la pratique du repos dans l’espace public. Nous les avons emmenés dans une balade sensorielle traversant trois espaces voisins du quartier de la Part-Dieu : la gare SNCF, le centre commercial et la bibliothèque municipale. Cette exploration retrace un parcours que nous avions réalisé quelques semaines auparavant avec Samy qui nous a partagé son expertise d’usage de ces différents lieux ressources pour les personnes en temps précaires.
Notre attention s’est portée sur ce qui constitue la matérialité de ces lieux investis par des personnes en précarité résidentielle. Nous avons traversé des ambiances très différentes entre espaces d’attente et de vie, noyés par une architecture incitant au mouvement et à la circulation perpétuelle, saturés de stimulations sensorielles : sons, odeurs, lumières, esthétique, confort, dynamiques, températures… Des espaces pensés et aménagés pour contrôler l’accueil qu’ils suggèrent.
Ce parcours a ainsi fait ressortir certains sujets tels que : le vocabulaire du repos pour décrire les multiples états de veille et ses expressions corporelles, les (im)possibilités de s’arrêter, de prendre une pause dans les espaces publics en mouvement permanent, les espaces intercalaires ou interstices propices à des appropriations singulières ainsi que les stratégies ordinaires permettant de détourner les obstacles, matériels et sociaux, à « l’inactivité ».