• Bandeau49.jpg

aigle

 

Le mercredi 5 mars 2025, nous nous sommes rendues de 12h30 à 17h à la bibliothèque. L’une d’entre nous, statique et installée au quatrième étage, à la terrasse, faisait de l’observation descriptive, immobile. L’autre, en déplacement au sein des différents espaces de la BM, décrivait, observait et faisait des hypothèses sur les différentes occupations de ces espaces.

Il est ressorti de ces observations d’une part une liste de ce pourquoi on vient à la bibliothèque, de ce que l’on vient y faire : attendre, travailler, consulter de l’aide sociale juridique et administrative (qu’elle provienne du secteur associatif ou des écrivains publics présents à la BM les mardis et jeudis), être perdu, errer, réfléchir, avoir l’espace et le temps de remettre ses idées en place, prendre un café, se retrouver, se rencontrer, discuter, recharger son téléphone et y utiliser les prises, utiliser internet, écouter de la musique et en faire, en empruntant les instruments, en jouant du piano ou en utilisant le local de MAO, dormir, se brosser les cheveux, se débarbouiller dans les toilettes, se (re)maquiller, regarder des films, s’entraider, avoir accès à l’eau,avoir accès à des protections hygiéniques, aller aux toilettes, faire ses démarches administratives, passer des appels téléphoniques,imprimer des documents… Dans les espaces de passage, les règles régissant la bibliothèque se font moins lourdes; on peut alors y discuter, téléphoner, manger, boire, passer inaperçu : un plus grand nombre de personnes visiblement précaires s’y installe.

Toutes ces situations sont des usages de la bibliothèque que nous avons pu observer en venant un mercredi après-midi, elles ne reflètent donc qu’une partie du quotidien de ses espaces, mais constituent autant de pistes de ce à quoi peut et doit servir un espace public intérieur qui offre à la fois du calme, du confort, de l’anonymat et des sanitaires - et des manques urbains auxquels ils répondent pour toustes.

Nous avons également observé que de nombreuses personnes, qu’elles semblent ou non en situations de précarité, sont très chargées : de sacs ou caddies de courses, de valises et sacs de voyages, de sacs du centre commercial… Pour soulager ces publics, une bagagerie doit ouvrir prochainement. Mais les casiers de celle-ci sont petits, étroits, et surtout transparents : il semble évident qu’ils ne sont pas destinés aux publics précaires mais plutôt aux usagers sortant de la gare ou du centre commercial.