16/04/2018 - Installation de notre Campement Sonore du 9 au 13 avril devant les bains-douches
08/02/2018 - Si le 20e siècle a fait entrer la voiture au sein de nos vies, le 21e voudrait la voir disparaître, dans une équation parfois bien difficile. L'injonction « demain, la ville sera verte et donc sans voiture ! » cadre assez mal avec les enjeux de la mobilité comme désormais constituante du développement économique.
16/11/2017 - Une fois connu le rôle de l'hygiène dans la prévention des maladies, grâce notamment à Ignace Philippe Semmelweis ou à Louis Pasteur, l'eau intègre petit à petit les réflexions hygiénistes du 19e, notamment dans les planifications urbaines.
19/10/2017 - Si l'hospitalité résonne sur les murs de la ville, nous la cherchons dans son écho. Et là, cette année, pour écho, nous avons entendu la voiture comme abri, comme engin de mobilité nécessaire, nous la soupçonnons lieu d'intimité sexuelle, lieu de squat... Pour échos, aussi, nous avons entendu l'eau, celle qui coule, mais surtout celle qui ne coule plus, ces fontaines encore espaces de bains au bains-douches disparus. Un seul bâtiment subsite dans la métropole de Lyon, dans le 7e. Nous allons suivre cet échos aussi, après.
Alors nous tentons de lui faire son récit, comme celui de cette connaissance qui émerge là avec Redouane, Hakima, Leila et Abdalla, Safia, Rosaenie, Mariami, Faridje et Léonit.
Des lieux libres et gratuits où l'on puisse se laver en toute intimité sont indispensables. Il s'agit du respect de droit à l'eau et d'un impératif en matière de santé publique mais aussi une nécessité pour les personnes sans abri ou mal logés. Tel l'écrit Chantal Deckmyn dans son rapport à la fondation Abbé Pierre.
Une année à rencontrer des personnes qui habite le 1e à Lyon, principalement des non-logées qui transitent par le quartier des pentes de la croix-rousse parce que leurs enfants y sont scolarisés ou parce que les ping-pong institutionnels les ont conduit à se domicilier ici. Ou encore parce qu'il est sécurisant de dormir dans sa voiture, quand celle-ci est au cœur de la ville.
Dans l'installation sonore vous pouviez entendre les voix de Redouane, Hakima, Mariami, Rosaenie, Leila et Abdalla, Safia, Faridje et Léonit, que nous avons rencontré cette année. Marc-Antoine avec qui nous menons ce projet y a adjoint l'enregistement d'Afomeya, réalisé par d'autres pour Radio Canut. En cliquant sur lire la suite, vous aurez accès à l'ensemble des enregistrements de nos rencontres
L'installation restera 3 semaines au Lieu Accueil parent. Affiches, sons et vidéos, avec Rédouane, Hakima, Leila et Abdalla, Rosaenie, Mariami, Safia, Faridje et Léonit.
Interpellés par les transformations de la ville à l’ère métropolitaine ou comment celle-ci génère de plus en plus d’exclusion, nous avançons pas à pas à la recherche des hospitalités. Le 31 mars dernier, nous souhaitions restituer l'avancée de nos réflexions..…
« Lugdunum signifie « colline, forteresse du dieu Lugus ». Mais l'étymologie de Lugus est plus difficile à reconstituer. Il existe de multiples propositions. Soit par le nom du corbeau, en effet Lugus a été rapproché du gaulois lugos ou lougos, qui aurait signifié « corbeau » selon Plutarque. Soit par le nom du lynx, le nom de Loki ». Le corbeau, le lynx, le Lion
Ce projet traverse les époques à la recherche des éléments qui peuvent faire hospitalité. L'eau en est un exemple. Elle favorise l'installation des hommes de tout temps et partout. La fin de la dynastie des Sévères en 237 à Lyon entraine l'abandon de l'entretien des aqueducs et leur détérioration. Les Hommes, alors privés d'eau, ont été contraints de se déplacer et de redescendre des collines pour se rapprocher des sources et puits encore en fonction. Voilà notre premier pont, de quelques siècles. Aujourd'hui encore, nous sommes tous dépendants du réseau d'eau. Riches comme pauvres, nous en sommes locataires, pour autant nous n'y avons pas tous accès de la même façon. Sur certains espaces publics toutefois on peut observer fontaines et toilettes ! Sorte de bénéfice rendant possible les installations. A l'inverse, interdire l'accès à l'eau (et au feu) correspondait à un bannissement dans le droit romain « Aqua et igne interdictus » !
Hospitalité(s) c'est aussi une traversée historique. Lyon est imprégné de son histoire gallo-romaine dans laquelle nous pouvons puiser des enseignements et/ou des questionnements. Par exemple, interroger selon les périodes le besoin essentiel de l'accès à l'eau pour s'installer quelque part ou la place des étrangers résidents et leur accès aux droits. Nous nous allions avec le service archéologie de la ville de Lyon, écoutons leurs histoires et percevons la nécessité de construire un pont entre les époques ; de celles passées dont les aspérités ont été gommées à celle d'aujourd'hui dont il est plus difficile de masquer les imperfections.
Au Lieu Accueil Parent, qui devient presque désormais notre atelier, nous retrouvons Hakima qui précise que tout le monde est venu en France pour des raisons différentes. « Et moi, ce n'est pas pour raison économique, mais pour raison familiale que j'ai quitté le pays. J’ai habité 19 ans en Italie. J'avais une maison et une voiture. Je ne comprenais d'ailleurs pas comment les gens pouvaient ne pas avoir de maison...
Nous rencontrons Redouane au Lieu Accueil Parent. Il nous raconte ce que habiter peut signifier pour lui quand il a eu besoin pendant quelques mois de loger dans sa voiture.
C'est devant la fenêtre d'Antoine, place Chardonnet, que nous croisons Sabrina. Nous sommes entrain de parler d'hospitalité.
« Il y avait un roumain qui a dormi un moment sur cette place. Il était avec son fils. On l'aidait pour ces papiers. On lui a donné nos codes wifi pour qu’ils puissent se connecter et puis ils pouvaient venir ici pour se brancher sur nos prises électriques. Il venait recharger sa Nintendo. Maintenant il a un appartement à la Part Dieu. Il y a eu aussi un autre monsieur qui venait le soir, mais on sentait bien qu'il ne voulait pas qu'on voit qu'il dormait dans sa voiture. Il y a quand même souvent du monde qui dort ici ! »
« La limite de la ville est l’objet d’un rituel à l’origine duquel on découvre l’intentionnalité de celui qui exerce l’autorité, le pouvoir : c’est le regere fines, tracer en ligne droite les frontières. Cet acte, préliminaire à toute construction de ville, est un acte non seulement matériel mais aussi immatériel, en ce sens que, dans le même temps où le roi trace le sillon qui marquera la limite de la ville, il instaure aussi un ordre moral. La notion est double donc puisqu’elle se réfère à une matérialité - la limite - et à une règle morale - la norme - qui définissent avec une grande précision une intériorité et une extériorité » René Schérer
Depuis la rue Alsace Lorraine, le local où nous avions rendez-vous est très visible. Un écriteau « lieu Accueil Parent » indique la porte derrière laquelle ont lieu les permanences. Nous entrons. Dans un local d'une cinquantaine de mètres carré, autour d'une table sur laquelle on trouve du café, du thé, des papillotes, environ une dizaine de parents d'élèves conversent entre eux et avec un instituteur, le directeur de l'école primaire, la directrice de l'école maternelle et l'animatrice du lieu, Valérie